Geraldo de Barros

Parallèlement à ses photographies abstraites baptisées « Fotoformas », Geraldo de Barros commence, à la fin des années 1940, à travailler avec des négatifs : il les grave à l’aide d’une aiguille, dessine dessus, les recouvre de peinture, les noircit, les découpe et les surexpose.

Pour cet « Hommage à Paul Klee », de Barros utilise comme point de départ le négatif de la photo d’un mur de cimetière dont nous voyons ici un petit fragment. Le mur est parsemé de plusieurs trous et irrégularités que de Barros utilise pour représenter les yeux et le nez. Le dessin que l’on peut voir sur la photo semble lui aussi être gravé dans le mur. En y regardant de plus près, on remarque toutefois que les lignes ne se trouvent pas sur le mur, mais qu’elles ont été gravées sur le négatif puis peintes par l’artiste. Cela donne naissance à un personnage semblant sorti d’une bande dessinée et qui nous regarderait par-dessus un mur. Cette créature évoque également les dessins tardifs de Paul Klee sur lesquels, à l’aide de quelques lignes seulement, il représente des dizaines de personnages.

Après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs institutions culturelles sont créées à São Paulo, parmi lesquelles le Museu de Arte, le Museu de Arte Moderna, la Biennale de São Paulo ou encore la Biblioteca Mario de Andrade. Elles exerceront toutes une influence sur Geraldo de Barros en lui permettant, entre autres, de découvrir l’œuvre de Paul Klee ainsi que ses écrits théoriques. De Barros profite également de son séjour à Paris dans les années 1950 pour se rendre à Berne et aux Kunstmuseum Bern où sont exposées des œuvres originales de l’artiste.

Au début, le public et la critique rejettent les photographies de Gerraldo de Barros. Mais son exposition organisée en 1951 au Museu de Arte de São Paulo sous le titre « Fotoforma » sera finalement considérée comme un tournant majeur dans l’histoire de la photographie brésilienne.