Le Corbusier

Très connu, ce corps humain schématisé avec le bras levé est le Modulor de Le Corbusier. Il a beau avoir été peu utilisé dans l’architecture, l’artiste-architecte voit dans le Modulor une image saisissante pour créer un système de proportions. Une image maintes fois reproduite et qui a même été intégrée aux façades de nombreux bâtiments. Le Modulor de Le Corbusier s’inscrit ainsi dans toute une série de tentatives anciennes visant à faire des proportions du corps humain la base des différentes formes d’art et de conception. On peut par exemple citer ici celles de Vitruve, à l’Antiquité, ou encore de Léonard de Vinci à la Renaissance, pour ne citer que les plus célèbres. Le Modulor s’inscrit par ailleurs dans les nombreuses recherches de Le Corbusier portant sur l’ordre et la classification, dont ses « tracés régulateurs ».

Le Corbusier développe le Modulor entre 1942 et 1955. Il y réunit les proportions d’un être humain standardisées, celles d’un homme, une taille arbitraire d’un mètre 83 et le nombre d’or. Voici la description qu’en fait Le Corbusier :

« Le Modulor est un outil de mesure issu de la stature humaine et des mathématiques. Un homme le bras levé fournit aux points déterminants de l’occupation de l’espace, le pied, le plexus solaire, la tête, l’extrémité des doigts, le bras étant levé, trois intervalles qui engendrent une section d’or, dite de Fibonacci. »

Ce système doit permettre de définir les dimensions des pièces et des meubles, telles que la hauteur d’assise d’une chaise ou la hauteur de plafond d’une pièce. Le Corbusier tente ainsi d’accélérer la standardisation au sein de l’architecture et de la production des éléments de construction. Sa démarche échoue toutefois souvent en raison des normes en vigueur dans le secteur du bâtiment. Ce système est toutefois destiné à être appliqué à l’ensemble de l’architecture, puis à l’urbanisme. C’est dans son « unité d’habitation », un immeuble situé à Marseille, que Le Corbusier utilisera pour la première fois le Modulor.