Paul Klee

Dans « Parc près de Lu. », Paul Klee a sans doute voulu peindre une image de l'automne. Les couleurs rappellent le souvenir d'une forêt de feuillus en automne. Les lignes noires ressemblent à des arbres, des buissons ou des branches qui ne porteraient pas de feuilles. Ces lignes sont tendues vers le haut et évoquent ainsi la croissance. Certains types de lignes font penser à des personnages bâton qui dansent. Au centre pousse une plante merveilleuse. Même si l'œuvre s'intitule « Parc près de Lu. », le « Lu » étant sans doute l'abréviation de Lucerne, Klee ne reproduit pas ici un parc précis. Il cherche surtout à rendre l'idée d'un parc automnal et les impressions sensorielles qui y sont associées.

C'est le changement de saison qui marque le plus nettement les transformations de la nature. Le froid de l'hiver avec une faune et une flore « endormies », apparemment mortes ; l'éveil du printemps avec la première floraison des plantes et le besoin d'accouplement chez les animaux ; l'été avec sa croissance luxuriante et sa chaleur ; et enfin l'automne avec ses récoltes abondantes et son univers de couleurs particulier. Depuis la nuit des temps, cette alternance et son retour, chaque année, font l'objet d'interprétations riches de sens : l'hiver représente la mort et la fin ; le printemps, la jeunesse et l'éveil.